Musée virtuel du Canada

Miguasha : De l'eau à la terre (Le parc national de Miguasha)

La vie en crise

Au cours de l’évolution de la vie sur Terre, des catastrophes aux retombées planétaires ont plusieurs fois décimé des écosystèmes entiers et balayé une grande partie des êtres vivants.La limite Ordovicien-Silurien à AnticostiIcône de loupe(112 ko) La disparition et l’apparition d’espèces et de groupes entiers d’animaux caractérisent en effet l’ensemble du tableau des temps géologiques. L’on estime que la biodiversité actuelle ne représente que 1% de l’ensemble des espèces qui ont vécu sur Terre, ce qui signifie que 99% des espèces ont disparu à un moment ou à un autre.

Débutant il y a environ 540 millions d’années, le Phanérozoïque nous a laissé d’abondantes archives fossiles. La lecture de ces archives révèle qu’il s’agit d’une période de l’histoire de la Terre marquée de nombreux phénomènes d’extinction. Et à cinq reprises, ces extinctions ont touché plus de 60 % des espèces existantes. Ce sont les extinctions les plus documentées.

Les grandes extinctionsIcône de loupe(44 ko)La première de ces extinctions est survenue à la fin de l’Ordovicien, au moment où sévissait une glaciation majeure. De bons exemples de faunes appauvries, contemporaines à cette glaciation, se trouvent dans la région de Percé au Québec. Et la séquence présente sur l’Île d’Anticosti, dans le golfe St-Laurent, est l’une des meilleures au monde pour observer le réajustement des faunes, suite à cette extinction, au début du Silurien.

La seconde est survenue au Dévonien supérieur, peu après l’avènement de Miguasha, et a plus particulièrement affecté la vie aquatique. Les communautés récifales disparaissent, tout comme des groupes de brachiopodes et de trilobites. Plusieurs groupes de poissons sont aussi affectés.

À ce moment clef du Dévonien, l’ichthyofaune de Miguasha offre une vue saisissante de la diversité qu’avait atteinte les vertébrés avant cette période d’extinction qui s’est étendue sur quelques millions d'années au début du Famennien. C’est toutefois à la fin du Permien qu’est survenue la plus grande crise de l’histoire de la vie sur Terre, avec la disparition rapide de 95 % des espèces.

La fin du Trias est marquée par la disparition de plusieurs membres du groupe des dinosaures, alors qu’en mer, des organismes comme les ammonites et les nautiles sont particulièrement affectés.

L’extinction ayant mené à la disparition des dinosaures dans une hécatombe à la fin du Crétacé est la plus médiatisée, car elle est attribuée à une météorite géante, un phénomène qui frappe l’imagination. La Terre se serait enflammée puis entourée d’un voile de poussière bloquant les rayons du soleil et entraînant des variations climatiques extrêmes, accompagnées de pluies acides corrosives! Avec les dinosaures sont disparus la presque totalité des habitants des aires marines peu profondes, une grande partie des plantes terrestres et tous les animaux de grandes tailles.

De petits mammifères, terrés dans leur trou, ont pu survivre et profiter des niches écologiques devenues vacantes pour rapidement évoluer dans diverses directions et atteindre la diversité qu’on leur connaît aujourd’hui.

De nos jours, les grandes catastrophes naturelles sont presque toujours évoquées pour expliquer les grandes extinctions. Celles de la fin de l’Ordovicien et de la fin du Crétacé sont les mieux comprises. L’extinction du Trias, comme celle du Crétacé, aurait une cause météoritique, alors que le Permien s’est terminé par une activité volcanique accrue. Mais les causes pour expliquer les extinctions sont multiples et encore mal comprises. Les bouleversements qui ont affecté les communautés de la fin du Dévonien en sont un bel exemple.

La modification des grands biotopes et les changements climatiques qui sont de plus en plus perceptibles, en ce début de 21e siècle, pourraient, selon certains, mener à un prochain épisode d’extinction sévère. Les archives de la Terre nous enseignent toutefois que la vie est tenace et qu’elle a su se réajuster maintes fois face à des bouleversements majeurs au cours de l’histoire.


La limite Ordovicien-Silurien à Anticosti

Titre : La limite Ordovicien-Silurien à Anticosti
Auteur : Parc national de Miguasha
Sources : Parc national de Miguasha
Année : 2002

Description :
La séquence d’Anticosti, dans le Golfe Saint-Laurent, présente une succession sédimentaire continue à travers la limite de l’Ordovicien avec le Silurien. La limite entre les deux périodes géologiques est indiquée par la flèche. Les faunes de la fin de l’Ordovicien ont été très affectées par une période glaciaire.

Les grandes extinctions

Titre : Les grandes extinctions
Auteur : François Bienvenue
Sources : Parc national de Miguasha
Année : 2007

Description :
Les cinq grandes extinctions de la vie qui sont bien documentées dans l’histoire de la Terre. La faune de Miguasha constitue une fenêtre sur le monde des vertébrés juste avant l’extinction de la fin du Dévonien.