Musée virtuel du Canada

Miguasha : De l'eau à la terre (Le parc national de Miguasha)

Les actinistiens

Les actinistiens, aussi appelés coelacanthes, sont un groupe de sarcoptérygiens reconnaissables à leur corps trapu et à leur queue comptant trois lobes, à l’exception des tout premiers représentants du groupe.Latimeria chalumnaeIcône de loupe(40 ko) Ils se distinguent aussi par la présence d’un organe rostral au niveau du museau, permettant la détection des petits organismes dans les sédiments, par leur deuxième nageoire dorsale et leur nageoire anale dont le squelette et les articulations rappellent ceux des nageoires paires. Leur première nageoire dorsale est aussi en position plus antérieure que chez les autres sarcoptérygiens.

Ces poissons sont apparus vers la fin du Dévonien. Au niveau anatomique, ils semblent avoir été très disparates au début de leur histoire évolutive. Habitant surtout les mers, ils ont prospéré pendant 215 millions d’années (Ma), jusqu’à la fin du Crétacé. À ce moment, ils n’ont pas été épargnés par l’extinction de masse qui a frappé les dinosaures, ainsi que de nombreux autres groupes. Tous les fossiles d’actinistiens sont donc plus anciens que la fin du Crétacé.

Mais en 1938, à l’embouchure du fleuve Chalumna, en Afrique du Sud, des pêcheurs ont sorti de l’eau un étrange poisson d’un mètre cinquante de long. C’est ainsi qu’un coelacanthe bien vivant, tout droit surgi du fond des âges, a fait son entrée dans le monde de la biologie et de la paléontologie. Le choc fut grand chez les spécialistes du monde entier. À la fois incroyable et inespérée, cette découverte allait permettre d’élucider bien des mystères sur ce groupe connu jusque là uniquement par des fossiles.

L’identification de ce "premier" coelacanthe a été faite par l’ichthyologiste sud-africain James Leonard Brierley Smith, suite au signalement fait par Marjorie Courtenay-Latimer qui avait assisté au débarquement de l’animal au quai d’East London.

Depuis ce temps, plus de 200 spécimens ont été pêchés, principalement au large des îles Comores. Baptisée Latimeria chalumnae en l’honneur de la dame et du fleuve, l’espèce est maintenant plutôt bien connue et elle a éclairé les paléontologues sur l’anatomie des sarcoptérygiens. Tout juste 50 ans après la capture du premier spécimen, une autre espèce a été découverte en Indonésie, à 10 000 km de l’Afrique du Sud et a été nommée Latimeria menadoensis. L’une comme l’autre sont des espèces menacées de disparition et sont protégées.

L’existence de ces fossiles vivants, malgré leur "absence fossile" des archives géologiques des derniers 65 Ma, peut s’expliquer par l’environnement stable du fond des mers où ils vivent. Lors de l’extinction de la fin du Crétacé, les espèces ayant vécu près de la surface ont été balayées, alors que les autres, évoluant dans les profondeurs océaniques, auraient été moins affectées par cet évènement.

Les sédiments de Miguasha ont livré le plus primitif de tous les actinistiens, potentiel ancêtre des deux espèces actuelles et de toutes celles qui les ont précédées.


Latimeria chalumnae

Titre : Latimeria chalumnae
Auteur : Parc national de Miguasha
Sources : Parc national de Miguasha
Année : 2002

Description :
Le coelacanthe actuel, Latimeria chalumnae, un «fossile vivant» qui a refait surface en 1938.