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Miguasha : De l'eau à la terre (Le parc national de Miguasha)

Miguashaia

Miguashaia bureaui est le plus primitif de tous les membres du groupe des actinistiensReconstitution de Miguashaia bureauiIcône de loupe(36 ko). Il n’avait pas encore la queue à trois lobes, mais plutôt une queue épicerque. Chez l’adulte, sa nageoire anale n’avait presque pas de lobe charnu, alors que sa deuxième dorsale en était totalement dépourvue.

Le nom de Miguashaia bureaui a une double saveur locale. En effet, le nom de genre souligne ses origines géographiques, alors que le nom d’espèce rend hommage à René Bureau, un acteur important de l’histoire humaine du site de Miguasha et le découvreur du spécimen qui mena à sa description originale. Une autre espèce de Miguashaia a été décrite en 2000, soit Miguashaia grossi, qui vivait dans l’actuelle Lituanie à la fin du Dévonien moyen.

Spécimen de Miguashaia bureauiIcône de loupe(80 ko)Miguashaia est le plus ancien actinistien dont l’anatomie soit bien documentée. Des fossiles de différents stades de croissance, allant de 7,7 à 45 cm de long, ont permis des études approfondies sur son développement, en ce qui concerne les changements de taille, de proportion ou d’ornementation des écailles. Le premier spécimen trouvé était d’ailleurs un juvénile, ce qui a causé certains problèmes lors de l’identification des adultes découverts ultérieurement.

Le coelacanthe actuel, Latimeria chalumnae, a un comportement alimentaire très singulier. Dans les profondeurs de l’océan Indien, dans l’obscurité totale, il se place verticalement la tête vers le bas et arpente le fond à la recherche de ses proies. Grâce à son organe rostral, situé tout au bout de son museau, il peut détecter les champs électriques naturels émis par les petits animaux comme les crustacés et autres invertébrés. Lorsqu’il a repéré un repas, il se laisse descendre en ligne droite et le gobe. Le lobe central de sa queue permet au coelacanthe d’effectuer avec précision cette manoeuvre surnommée "headstand feeding".

Chez Miguashaia, ce lobe central était encore inexistant, ce qui rend peu probable la pratique d’un tel comportement. Mais l’organe rostral était bel et bien présent, de sorte que l’on peut supposer qu’il pouvait détecter ses proies selon le même principe, mais en restant à l’horizontal, à la manière de certains petits requins de fond.


Reconstitution de Miguashaia bureaui

Titre : Reconstitution de Miguashaia bureaui
Auteur : Illustration de François Miville-Deschênes
Sources : Parc national de Miguasha
Année : 2003

Description :
Reconstitution du coelacanthe dévonien Miguashaia bureaui de Miguasha.

Spécimen de Miguashaia bureaui

Titre : Spécimen de Miguashaia bureaui
Auteur : Parc national de Miguasha
Sources : Parc national de Miguasha
Année : 2002

Description :
Miguashaia bureaui est l’un des plus anciens coelacanthes. L’axe épicerque de sa queue, c’est-à-dire orientée vers le haut, est un caractère primitif de cette espèce.