Musée virtuel du Canada

Miguasha : De l'eau à la terre (Le parc national de Miguasha)

Un engouement pour la géologie

La première moitié du 19ème siècle a été le théâtre de révolutions scientifiques et la géologie fut au coeur de l’une d’elles.Sir William Edmond LoganIcône de loupe(44 ko) En Angleterre en particulier, la révolution industrielle a fait surgir l’obligation d’explorer et de comprendre le sol et le sous-sol pour trouver de la houille et du charbon, des sources d’énergie indispensables au développement industriel. C’est à ce moment que se sont développées les sciences stratigraphiques, l’étude de la succession des couches sédimentaires, ainsi que la paléontologie, cette science qui permet de caractériser ces mêmes couches par leur contenu en fossiles. Le tableau des temps géologiques commençait à prendre forme.

Dotés d’un fort esprit d’aventure, les premiers géologues se dispersèrent partout sur le terrain, dressant des cartes des formations rocheuses et de leurs ressources en combustibles fossiles. Cet engouement pour la géologie s’étendit rapidement à tous les pays en voie d’industrialisation et à leurs colonies. Au Canada, c’est en 1842 que fut mise sur pied la Commission géologique du Canada (CGC) avec le but avoué de découvrir des ressources énergétiques pouvant assurer la prospérité canadienne.

Dès 1843, la Commission entama ses premiers relevés géologiques avec, comme projet, la cartographie complète de la géologie canadienne. Il faut préciser qu’au milieu du 19e siècle, en terme de territoire, le Canada était à un stade embryonnaire et ne comptait que le sud de l’Ontario et le sud et l’est du Québec, résultat de l’union toute récente du Haut et du Bas-Canada.

Cap Bon Ami, Péninsule de ForillonIcône de loupe(76 ko)En 1843, William E. Logan, premier président de la Commission – il le restera pendant 27 ans - débarqua en Gaspésie pour commencer ses relevés. Au cours des années suivantes, les campagnes de terrain s’étendirent à toutes les régions, de sorte que Logan put tôt présenter une première carte géologique du Canada à l’exposition universelle de Paris de 1855.

Un autre événement majeur de ce siècle survint en 1859 lorsque le naturaliste britannique Charles Darwin lança son livre, L’origine des espèces. Il y publiait des idées déjà populaires dans les milieux savants, à savoir que les espèces vivantes sont capables de se transformer pour s’adapter à leur environnement au point de former de nouvelles espèces. L’apport de Darwin fut de présenter de nombreuses preuves de ce fait et de suggérer un mécanisme pour l’évolution, la sélection naturelle. Ces idées choquèrent certaines mentalités puritaines et religieuses de l’époque.

Au milieu du 19e siècle, la géologie découvrait graduellement l’ancienneté de la Terre alors que la biologie maniait l’idée d’une transformation des êtres vivants sur des millions d’années. Issue de l’une et de l’autre, la paléontologie mettait à jour les restes d’un très grand nombre d’organismes inconnus et disparus. C’est dans ce contexte scientifique que se fit la première découverte du site de Miguasha en 1842. Heureuse coïncidence (?), en cette même année de 1842, Darwin terminait la version manuscrite de sa théorie de l’évolution!

Sir William Edmond Logan

Titre : Sir William Edmond Logan
Auteur : William Notman
Sources : Archives photographiques Notman, Musée McCord
Année : 1871

Description :
Sir William Edmond Logan (1798-1875) fut chargé de mettre en place la Commission géologique du Canada en 1842, et dès l’année suivante il débarquait en Gaspésie pour faire les premiers relevés géologiques le long de ses côtes. La géologie et la paléontologie étaient alors des sciences nouvelles et peu connues. Il se fit même décrire comme un idiot qui martèle le sol avec son pic!

Cap Bon Ami, Péninsule de Forillon

Titre : Carnet de Logan, 1843
Auteur : Sir William Logan
Sources : Archives Canada
Année : 1843

Description :
Logan avait l’habitude d’agrémenter ses notes de terrain de nombreux croquis des paysages et fossiles qu’il rencontrait. Tiré de son carnet de 1843, la falaise du Dévonien inférieur de Cap Bon-Ami dans le parc national de Forillon à Gaspé.