Musée virtuel du Canada

Miguasha : De l'eau à la terre (Le parc national de Miguasha)

Des liens avec l’Écosse

La falaise fossilifère de Miguasha porte-t-elle le nom de Hugh Miller Cliffs ? Pour répondre à cette question, il faut remonter au début du 20e siècle.Falaise Hugh MillerIcône de loupe(40 ko) À cette époque, John M. Clark, directeur du State Museum University, de l’État de New York, fait plusieurs séjours en Gaspésie. Il connaît bien le site de Miguasha, s’y étant arrêté, entre autres, en 1913 lors du XIIème Congrès géologique international dont la Commission géologique du Canada était l’hôte.

L’année suivante, monsieur Clark propose à la Commission de Géographie du Québec de donner le nom de Hugh Miller à la falaise de Miguasha, un Écossais à qui il voue beaucoup d’admiration. Né en 1802 et décédé en 1856, Hugh Miller est un carrier, devenu géologue, qui a contribué à faire connaître la faune fossile des Vieux Grès Rouges d’Écosse, les fameux Old Red Sandstones.

La Commission de Géographie a fait « bon accueil » à la demande de John M. Clark de donner le nom de « Hugh Miller Cliffs » à la falaise de Miguasha, selon ce que rapporte le Bulletin de la Commission en janvier 1915. Le 18 mars suivant, dans une lettre aux membres de la Commission, le président, monsieur Rouillard, demande des avis sur la proposition de John M. Clark. Parmi les avis reçus, monsieur Arthur Amos, chef du Service Hydrolique du Québec, se dit d’accord avec le nom mais propose de remplacer le mot cliffs par falaise ou rochers.

Mais, à partir de ce moment, il semble que le dossier n’ait pas eu de suite. En effet, les procès-verbaux des réunions de la Commission, datés des 23 juin et 9 septembre 1915, font nulle mention de la demande de John M. Clark ou de son acceptation par la Commission.

Dans son livre « L’Ile Percé », publié en 1923, John M. Clark utilise le nom « Hugh Miller Cliffs » pour désigner la falaise et ne semble pas savoir que sa demande n’a jamais été officiellement entérinée. Outre une utilisation dans des documents spécialisés, le nom n’est jamais entré dans l’usage populaire. À cela s’est ajoutée une certaine confusion entre la Formation d’Escuminac qui forme la falaise de Miguasha, et la Formation de Bonaventure, un conglomérat du Carbonifère, au dessus de la Formation d’Escuminac, dont la couleur est rouge.

Néanmoins, il existe des ressemblances géologiques et paléontologiques qui unissent la falaise de Miguasha avec celle de Cromarty, là où Hugh Miller s’est le premier appliqué à mettre à jour les poissons dévoniens des Vieux Grès Rouges. Et certains des habitants de Miguasha et de la Gaspésie sont de descendance écossaise...

Falaise Hugh Miller

Titre : ’’Falaise Hugh Miller’’
Auteur : René Bureau
Sources : Revue Gaspésie, 1983.
Année : 1983

Description :
Suite à une proposition du paléontologue américain John M. Clarke en 1915, le nom d’Hugh Miller a longtemps été associé à la falaise de Miguasha. Cette dénomination n’a toutefois jamais été adoptée officiellement par la commission de toponymie du Québec. Malgré tout, la falaise de Miguasha possède plusieurs caractéristiques qui la rapprochent de celle de Cromarty en Écosse, où Hugh Miller a, dans la première moitié du 19e siècle, révélé la faune à poissons des l’Old Red Sandstone. Photo tirée d’un texte de René Bureau paru en 1983 dans la revue Gaspésie, vol XXI (1).