(88 ko)Tous les biologistes vous le diront: une façon simple de savoir ce qua mangé un animal, cest danalyser ses excréments. Et des excréments aussi ça se fossilise, et ils sont très abondants dans la Formation dEscuminac. On appelle coprolithes, du grec
kopros, excrément, et
lithos, pierre, ces crottes durcies.
Souvent en forme de fins cylindres, les plus longs coprolithes de la Formation dEscuminac atteignent plus de sept cm, pour un diamètre dun cm et demi. Lanalyse de ces restes, même sil est impossible de savoir par quelle espèce ils ont été largués, apporte beaucoup dinformations sur les relations entre les membres de cette faune disparue. On y a surtout trouvé des restes dacanthodiens (écailles, épines, éléments osseux). En mesurant les écailles, on a découvert quil y avait une certaine sélection des proies selon leur taille: les individus longs de 100 à 200 mm se faisaient principalement manger, alors que ceux plus petits que 100 mm et plus grand que 200 étaient épargnés.
Le deuxième groupe le plus fréquemment victime de la prédation, toujours selon les coprolithes, était celui des sarcoptérygiens, mais la petitesse des écailles laisse croire que seuls les juvéniles étaient dévorés. Puis, viennent les actinoptérygiens, suivis des
Asmusia. Ce petit crustacé, malgré quil ne soit pas souvent observé dans les coprolithes, semble avoir été mangé par les prédateurs de toutes tailles, puisquon trouve ses petites valves aussi bien dans les petits excréments que dans les grands. Le condiment de base de tous!