Musée virtuel du Canada

Miguasha : De l'eau à la terre (Le parc national de Miguasha)

Les antiarches

Après les arthrodires, les antiarches arrivent deuxième en terme de diversité chez les placodermes.Reconstitution de Bothriolepis canadensisIcône de loupe(36 ko) Ils sont aussi les plus étranges. Les cuirasses de la tête et du thorax étaient jointes l’une à l’autre pour former une lourde boîte fermée, percée d’une petite ouverture antérieure laissant place aux narines et à deux yeux proéminents. Une autre ouverture se trouvait en avant du côté ventral et faisait office de bouche. Chaque nageoire pectorale était complètement caparaçonnée dans de l’os et s’articulait, chez certains genres, de façon rappelant plus les arthropodes, comme les crabes, que les vertébrés.

Étant donné leur profil bas, leurs yeux placés sur le dessus de la tête, leur bouche ventrale et leur allure un peu pataude pour laquelle on n’imagine pas une nage très adroite, on les a classiquement associés à un mode de vie benthique. Sondant le fond des sédiments pour se nourrir de petits invertébrés ou de matière végétale, ils utilisaient peut-être leurs "bras" pour se recouvrir de boue lorsqu’il fallait se cacher. Ces ’’bras’’ pouvaient également servir de stabilisateurs, à la façon de gouvernails, pendant les déplacements à la nage.

Mais les découvertes récentes de spécimens de Bothriolepis non déformés dans les sédiments de Miguasha ont montré que leur corps était moins aplati qu’on l’avait cru et qu’ils avaient les yeux plutôt orientés vers l’avant. C’est l’ensemble des espèces de Bothriolepis de la planète qu’on voit maintenant d’un autre oeil.


Reconstitution de Bothriolepis canadensis

Titre : Reconstitution de Bothriolepis canadensis
Auteur : Illustration de François Miville-Deschênes
Sources : Parc national de Miguasha
Année : 2003

Description :
Le premier poisson découvert à Miguasha en 1842, Bothriolepis fut d’abord attribué à une tortue. Il s’agit plutôt d’un poisson primitif, un placoderme appartenant au groupe des antiarches. Sa tête, son thorax et même ses nageoires antérieures sont recouverts de plaques osseuses. Reconstitution de François Miville-Deschêsnes