Les différents types de plantes qui se développèrent durant le Dévonien moyen ont surmonté un à un les problèmes engendrés par la vie hors de leau.
(92 ko) Après les risques de dessèchement et les échanges gazeux vient celui du maintien. Alors que les algues aquatiques, qui sont supportées par le milieu liquide, peuvent se permettre dêtre molles et sans soutien, les plantes terrestres doivent combattre la gravité.
Les petites tiges tubulaires verticales des premières plantes, avec leur épiderme épais, étaient assez rigides pour monter dune dizaine de centimètres. Face à la compétition des nombreux groupes de végétaux qui colonisaient la terre ferme, les espèces les plus hautes avaient lavantage de disperser leurs spores le plus loin et de coloniser dautres milieux vierges. Sans compter que la nouvelle innovation biologique que constituaient les feuilles commençait à faire de lombre et quune course vers la lumière favorisait les végétaux les plus grands.
Une tige qui ne fait que monter finit par casser sous son propre poids ou sous leffet du vent. Pour aller haut, il faut aussi croître en diamètre pour consolider la structure. Cest au Dévonien supérieur que cette capacité est apparue chez quelques groupes. En plus de la croissance primaire vers le haut, une croissance secondaire en circonférence ajoutait et accumulait de la matière ligneuse en continu. Ainsi apparut le bois, qui permit aux premiers arbres datteindre des hauteurs respectables et de former les premières forêts.
La flore du Dévonien moyen de Gilboa, dans lÉtat de New York, annonce larrivée prochaine des premières forêts, elle comprend quelques plantes qui ont atteint plusieurs mètres de hauteur. Mais ces plantes étaient restreintes à de minces bandes qui bordaient les chenaux instables dune plaine alluviale. Ce nest quavec larrivée d
Archaeopteris au Dévonien supérieur quapparaissent les premières véritables forêts. Ces grands arbres possédaient un système de racine extensif qui a grandement accéléré la formation de sols. Ils ont permis de créer un tout nouvel habitat terrestre qui a grandement favorisé la diversification des animaux invertébrés qui venaient de faire la conquête du domaine terrestre. Ces forêts à
Archaeopteris, qui bordaient lancien estuaire de Miguasha, ont atteint une distribution mondiale au Dévonien supérieur.
La réussite des plantes terrestres était alors assurée. Cette abondance de végétaux a alors fait augmenter notablement la photosynthèse globale sur toute la planète. Au cours des millions dannées, cette hyperactivité a graduellement fait disparaître les cinq sixièmes du gaz carbonique de latmosphère. Des chercheurs attribuent à la baisse du CO
2, un gaz à effet de serre notoire, le refroidissement qua connu la Terre à la fin du Dévonien.