La diversification des poissons

Quand il est question du Dévonien, qui dit vertébrés, dit automatiquement poissons.(36 ko) Il y a bien sûr les quelques premiers tétrapodes qui sont apparus à la toute fin de la période, mais, de toute façon, ils se distinguaient très peu des poissons sur les plans anatomique et comportemental. Il est donc permis de dire que les poissons ont régné sur le Dévonien, comme les dinosaures ont régné sur l’ère secondaire.

Bien que les plantes et les invertébrés y aient aussi connu d’importants changements évolutifs, le Dévonien est classiquement surnommé, à juste titre, l’Âge des Poissons. Tout au long des 57 millions d’années (Ma) du Dévonien, leur évolution a été marquée par une intense diversification et par l’apparition de plusieurs groupes.

Les poissons du Dévonien peuvent d’abord être divisés en deux grands groupes, les agnathes, un groupe hétéroclite d’animaux sans mâchoire, et les gnathostomes, ou poissons à mâchoires.

De ces deux groupes, les agnathes forment celui qui traversera le plus difficilement la grande crise biologique de la fin du Dévonien. Sur les six groupes connus à l’époque, quatre trépasseront. Et de ceux qui survivront, il ne reste aujourd’hui qu’une poignée d’espèces avec les lamproies et les myxines.

Chez les gnathostomes, les destins seront divers. D’une part, les derniers acanthodiens disparaîtront après le Dévonien, tout comme les derniers placodermes, pourtant prédominants jusque là. D’autre part, trois autres groupes vont performer. Les chondrichthyens, soit les requins et les raies, vont prospérer jusqu’à nos jours. Plusieurs sous-groupes de sarcoptérygiens apparaissent au Dévonien et l’un d’entre eux sera à l’origine des premiers tétrapodes, un succès évolutif remarquable avec aujourd’hui 29 000 espèces, sans compter toutes celles qui se sont éteintes. De nos jours, seule une dizaine d’espèces de poissons, avec les coelacanthes et les dipneustes, font partie des sarcoptérygiens.

En ce qui concerne les actinoptérygiens, ces poissons dotés de nageoires à rayons, c’est un indéniable succès évolutif, avec près de 29 000 espèces sillonnant aujourd’hui les eaux de la planète, ce qui en fait le plus grand groupe de vertébrés.