La flore de Miguasha est dominée par un nombre très limité dau plus cinq espèces.
(96 ko) Les flores fossiles trouvées dans dautres localités du Dévonien supérieur ont livré des assemblages plus diversifiés. Comparée par exemple aux flores du début du Frasnien de lÉtat de New York, il manque à la Formation dEscuminac des groupes typiques comme les progymnospermes de type aneurophytales, des cladoxyles, des iridopterides, des lycophytes...
Lhabitat, comme le démontre lexamen des spores fossiles, nétait pourtant pas si pauvre en espèces végétales. Cette faible diversité apparente de la flore réelle a été expliquée par la petitesse de laffleurement de la formation fossilifère disponible à léchantillonnage. Elle pourrait également résulter dun triage sélectif des espèces avant la fossilisation, pendant le transport par le courant.
Les fossiles de plantes de la Formation dEscuminac se répartissent en deux assemblages. Lassemblage de la couche à
Protobarinophyton, une plante qui vivait sur les berges de lancien estuaire, dénote une faible distance de transport comparé à lassemblage à
Archaeopteris. Cet arbre préférait simplanter à une certaine distance des berges, là où le sol était plus stable. Des fentes de dessiccation dans les sédiments associés à la couche à
Protobarinophyton indiquent un environnement exposé sporadiquement à lair libre, alors que les structures sédimentaires qui accompagnent les meilleures couches à
Archaeopteris dénotent de forts courants.
Le cas de la paléoflore est un bel exemple des différents filtres qui sinterposent en paléontologie entre lenvironnement original et loeil du chercheur qui tente de le voir tel quil était. Le cas de Miguasha est éloquent. En effet, seuls les êtres qui mouraient et/ou tombaient dans les flots de lestuaire pouvaient amorcer une éventuelle fossilisation, ce qui excluait tout ce qui vivait trop loin du cours deau. Mais encore fallait-il que les êtres se déposent dans les archives sédimentaires qui ont subsisté.