Musée virtuel du Canada

Miguasha : De l'eau à la terre (Le parc national de Miguasha)

Les archives de la vie passée

La paléontologie, science qui étudie les fossiles, est un heureux mélange de deux disciplines scientifiques. Les connaissances en géologie permettent de comprendre comment les différents types de roches se forment et arrivent à emprisonner les restes d’organismes morts.FleurantiaIcône de loupe(40 ko) La biologie, elle, permet de déduire le mode de vie de ces êtres disparus, les interactions qu’ils entretenaient avec leur écosystème, de même que leur position dans le grand arbre de l’évolution.

On trouve les fossiles dans des roches dites sédimentaires, c’est-à-dire issues de l’accumulation de sédiments: boue, argile, sable, gravier, etc... À Miguasha, la formation sédimentaire d’Escuminac est le résultat de l’altération et de l’érosion des Appalaches, alors toutes jeunes, qui chargeaient ruisseaux et rivières de poussières et de débris de roches. Bothriolepis canadensisIcône de loupe(76 ko)Ralentissant leur course en s’approchant du niveau de la mer, les sédiments transportés se déposaient dans un grand estuaire. Des poissons, des plantes, des invertébrés mouraient et se déposaient sur le fond, où ils étaient rapidement recouverts de sédiments. Certains pouvaient même être ensevelis vivants par des coulées soudaines de boue et de sable. Dans les deux cas, le processus de fossilisation s’amorçait.

Le poids des sédiments, ainsi que certains processus chimiques, les font se compacter et devenir de la roche sédimentaire. Plusieurs millions d’années plus tard, sous l’action de mouvements tectoniques, le fond des océans peut être lentement soulevé et ressurgir à l’air libre, parfois même au point de reformer des montagnes qui seront à leur tour sujettes à l’érosion. Le cycle ’’érosion, sédimentation, compaction’’ est à l’œuvre sur Terre depuis qu’il y a de la roche solide et de l’eau liquide pour l’éroder, c’est-à-dire depuis plus de quatre milliards d’années.

Un fossile, c’est en quelque sorte une exception: normalement tout ce qui vit et qui meurt finit par être décomposé et réutilisé par les générations suivantes d’êtres vivants. Mais dans certaines conditions, les parties les plus dures d’un organisme (os, dents, épines, écailles, tronc, coquille, carapace...) peuvent ne pas se décomposer et persister dans les sédiments. C’est souvent dans le fond de cours d’eau pauvres en oxygène que les meilleures conditions de conservation sont réunies. Certaines des bactéries qui interviennent dans la décomposition ne peuvent pas y vivre et laissent ces restes intacts, tandis que d’autres participent parfois à la minéralisation de tissus mous. Pendant que les sédiments qui les entourent se compactent et deviennent de la pierre, ces restes subissent des réactions chimiques qui les transforment et les font ressembler eux-mêmes à de la pierre.

À nouveau sujette à l’érosion, cette fois par la rivière Ristigouche, la falaise de Miguasha expose les êtres fossilisés qui y dormaient depuis 380 millions d’années. Ces archives de la vie passée que sont les fossiles nous renseignent sur les conditions qui prévalaient jadis. Ils sont l’une des principales preuves de l’évolution.



Fleurantia

Titre : La fossilisation
Auteur : Illustration de François Miville-Deschênes
Sources : Parc national de Miguasha
Année : 2001

Description :
Le processus de fossilisation, illustré à partir de la mort du dipneuste Fleurantia denticulata, de son enfouissement puis de la conservation de ses parties dures dans la roche sédimentaire.

Bothriolepis canadensis

Titre : Bothriolepis canadensis
Auteur : Jean-Pierre Sylvestre
Sources : Parc national de Miguasha
Année : 1997

Description :
Bothriolepis canadensis, un poisson fossile abondant dans la falaise de Miguasha.