Depuis sa découverte,
Escuminaspis laticeps a eu de multiples appellations. À un moment donné, on distinguait même trois espèces différentes qui sont maintenant considérées comme synonymes.
(68 ko) En effet, récemment, on sest rendu compte que toutes ces espèces nétaient en fait que différents stades de croissance dun même animal.
Contrairement aux autres ostéostracés plus anciens, cette espèce arborait un bouclier céphalique non consolidé, cest-à-dire que le recouvrement osseux était fait de centaines de toutes petites plaques osseuses polygonales disjointes appelées tessères. Tout au long de la vie de lanimal, les tessères grandissaient au même rythme que lui mais ne se soudaient jamais les unes aux autres.
(48 ko)La forme du bouclier céphalique d
Escuminaspis laticeps est presque parfaitement ronde, de même que son ouverture oralo-branchiale. Chez les spécimens trouvés, la largeur du bouclier varie de 3 à 30 cm.
Escuminaspis est lune des rares espèces dostéostracés dont la morphologie du tronc et des nageoires est connue. Elle pouvait atteindre une longueur dun peu plus de 60 cm. Elle présentait deux appendices pectoraux en forme de pagaies, une nageoire dorsale et une nageoire caudale terminale dont laxe était orienté vers le haut. On a longtemps cru que le bouclier céphalique d
Escuminaspis était dépourvu de champs sensoriels latéraux, mais létude dun nouveau spécimen montre clairement quil en était bel et bien pourvu. Il semble toutefois acquis que son cousin
Levesquaspis nen avait pas.
(68 ko)Sous leur surface finement écaillée, les appendices pectoraux d
Escuminaspis ont révélé un phénomène unique pour lensemble des poissons sans mâchoires, soit la présence dune structure de support interne de cartilage partiellement calcifié, constituée dun seul élément plat et allongé. Une structure similaire est observée aux tout premiers stades de croissance de la nageoire pectorale chez des gnathostomes actuels. Chez ces derniers, cette plaquette cartilagineuse se divise ensuite en plusieurs éléments disposés en éventail.
Ce fait, jumelé à dautres caractéristiques comme la queue épicerque, la présence dos cellulaire et danneau sclérotique autour des yeux, rapproche les ostéostracés des gnathostomes.