Musée virtuel du Canada

Miguasha : De l'eau à la terre (Le parc national de Miguasha)

Plourdosteus

Petit mais vorace, tel était probablement Plourdosteus canadensis. Comparé à son cousin américain, le géant Dunkleosteus de l’Ohio, l’arthrodire de Miguasha était un nain.Plourdosteus canadensisIcône de loupe(52 ko) Mais dans l’écosystème du paléoestuaire, il devait quand même faire la loi car sa taille était comparable à celle des plus grands poissons. Son corps svelte et la solide carapace sur la partie antérieure de son corps en faisaient un prédateur vif et une proie assurément coriace pour qui l’attaquait de face.

Ses mâchoires étaient composées de deux mandibules inférieures dont la jonction centrale, appelée symphyse, était partiellement mobile. Elles se fermaient derrière quatre plaques supérieures plus petites à l’avant du crâne. Chez les juvéniles, de petites dents distinctes étaient présentes sur chacun de ces éléments, mais elles s’usaient durant la vie de l’animal et ses mâchoires finissaient par arborer un tranchant continu.

Plourdosteus canadensisIcône de loupe(20 ko)Même si aucun spécimen tridimensionnel n’a encore été trouvé avec la mâchoire en place, l’étude des traces d’usure sur ces différentes structures a permis de comprendre la mécanique de la mastication chez cet animal. Les mouvements étaient surtout ceux d’abduction et d’adduction, soit l’ouverture et la fermeture simples, et il ne semblait pas y avoir de propulsion ou de retropulsion, c’est-à-dire de mouvement des mandibules vers l’avant et l’arrière.

Si les arthrodires ont normalement un squelette interne de cartilage, celui de Plourdosteus montre une colonne vertébrale partiellement ossifiée, ce qui ne pouvait qu’améliorer encore l’efficacité de la nage.

Plaque gnathale inférieure de PlourdosteusIcône de loupe(100 ko)Baptisé Coccosteus canadensis lors de sa découverte, à cause de la ressemblance avec une espèce des Vieux Grès Rouges d’Écosse, il devint Plourdosteus en 1951 en raison des différences dans le patron des os du crâne. Ce nom rend hommage aux Plourde, une famille de Miguasha bien connue des paléontologues de passage. D’une génération à l’autre, les Plourde ont acquis une connaissance de la Formation d’Escuminac et de ses fossiles qui a permis à plusieurs institutions de paléontologie d’enrichir leurs collections de nombreux spécimens fossiles.